Bataille de Peyrestortes

Nous trouvons dans un livre de lecture courante de 1890 par M. Guyau, page 119 un texte intitulé « Le patriotisme d’un enfant. François Arago ». Texte tiré de « Histoire de ma jeunesse » du même François Arago. Cette version  est bien sûr  arrangée, celle  d’Arago est d’un enfant plus turbulent et dans la moyenne de sa classe à cette époque (C’est lui qui le dit).

Voir le livre « Histoire de ma jeunesse » de François Arago.
En l’année 1793, il y avait à l’école primaire d’Estagel, près de Perpignan, un petit garçon de sept ans. Il s’appelait François Arago et était le meilleur élève de l’école.
La France était alors en guerre avec l’Espagne, et beaucoup de soldats français passaient au son du tambour par le village d’Estagel.
Un matin, au point du jour, le petit François était sur la place du village pour guetter les soldats, lorsqu’il voit venir, non pas des français, mais des cavaliers espagnols.
Ces cavaliers s’avançaient sans bruit dans les rues du village, comme pour reconnaître le pays et y guider ensuite l’armée espagnole.
Le petit François pousse de grands cris pour prévenir tous le monde. Le village s’éveille et s’agite. Chacun s’arme de pieux ou de fourches et court au devant des ennemis.
Le petit Arago lui-même va décrocher une vielle épée rouillée et il se glisse derrière son père sans que son père le remarque.
Lorsque les cavaliers espagnols virent tous ces paysans accourir contre eux, ils restèrent un moment déconcertés ; puis ils cherchèrent à se défendre, et l’un d’eux mit en joue le père de de François.
Heureusement le brave petit garçon vit le mouvement de l’espagnol ; il s’élança comme un jeune chat entre les jambes des chevaux, et frappa si adroitement sur le fusil de l’espagnol qu’il détourna le coup.
Bientôt les cavaliers qui étaient peu nombreux, furent enveloppés et désarmés par la foule des villageois ; le petit François Arago fut presque porté en triomphe.
Cet enfant si brave, et qui n’était pas moins laborieux, devint plus tard un grand patriote. Comme savant, il fit d’importantes découvertes sur la lumière des astres et sur l’électricité.
Le nom d’Arago est une des gloire de la France. A défaut de son génie, nous devons tâcher du moins d’avoir son courage.